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Epicoach in Paris

"Memento audere semper"/"Souviens-toi de toujours oser"

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A quoi sert le développement personnel?

Par Catherine

Dans le dernier numéro de Philosophie Magazine (toujours aussi bien..) je tombe sur la critique d’un livre intitulé « Happycratie » (E Cabanas E. Illouz). L’ouvrage décrypte le « marché juteux » du bonheur et du développement personnel. Il remonte aux sources américaines du « tournant positif de la psychologie » et semble s’effrayer d’un monde où l’optimisme deviendrait tyrannique, où le « prototype du bon citoyen » serait « productif, tolérant, aimé, résilient, sans révolte ni colère, tristesse, regret ou ressentiment, seul responsable de sa réussite (ou de ses échecs), de sa santé (ou de ses maladies), de sa richesse (ou de sa pauvreté). »

Je n’ai pas lu le livre (qui vient tout juste d’être traduit), mais je le lirais volontiers car il m’interpelle et la question posée par les auteurs est importante. Vendre du bonheur ou du moins du développement personnel a-t-il une visée politique cachée ? Serait-ce une façon de responsabiliser les citoyens dans une optique ultra-libérale ?

Après avoir suivi une formation de coach et depuis trois ans que j’accompagne des personnes de tous horizons dans leur démarche de de développement professionnel et personnel, je ne reconnais pas ce futur « bon citoyen » évoqué. Ce que le coaching m’a apporté c’est d’abord et avant tout une meilleure écoute de mes désirs, quelques solutions pour être plus autonome et plus libre, et des façons de me simplifier l’existence. Mais mes émotions négatives n’ont pas disparu, loin de là! Je crois même que j’en ai plus qu’avant. Si je me sens plus responsable de mes actes, c’est plutôt dans le sens de l’indépendance et donc avec un regard de plus en plus critique sur le monde tel qu’il va. Et aucune béatitude à l’horizon, non non, juste l’impression d’être un peu plus forte qu’avant (et encore…). Quant aux clients qui ont fait appel à moi, je ne pense pas leur avoir vendu un rêve quelconque, ou du bonheur au kilomètre, mais juste une écoute très attentive, un soutien sans faille, de l’aide pour qu’ils réussissent à changer ce qui leur pesait trop, une meilleure confiance dans leurs capacités…

Si certains sont prêts à vendre de l’illusion (et d’autres prêts à en acheter), ma foi, il ne me semble pas que ce soit une grande nouveauté dans l’histoire de l’humanité. Le libéralisme était déjà présent en Amérique du nord bien avant l’éclosion des courants de psychologie positive et de développement personnel. Il existe sans doute un lien logique qui expliquerait que ces courants modernes soient nés justement dans cet environnement. Et en même temps, Epicure, Epictète, Marc-Aurèle et beaucoup d’autres philosophes disaient l’essentiel dans l’antiquité en enseignant à leurs contemporains comment vivre leur vie sans se laisser troubler par leurs opinions, en faisant la différence entre « ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous » pour se concentrer et agir sur le premier, en cherchant à vivre dignement.

Je ne parle pas en tant que spécialiste mais la lecture de cette critique de livre m’a fait réfléchir et réagir. Je serais ravie que la discussion et les échanges se poursuivent d’une façon ou d’une autre. Je laisse à Voltaire le mot de la fin : « Il faut cultiver notre jardin. »

 

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Crédit photos Legeay-Guillon / Conception : Paul Bouvier